Contre ce principe de substitution qui fonde le dire et toutes ses difficultés, il y a le principe de stockage. Il n'y a qu'à poser ses yeux sur les étagères poussiéreuses de la pension de famille pour s'apercevoir que tout s'y stocke, tout s'y accumule: la poussière, les bibelots défraîchis, les amertumes, les regrets...

Si on tombe dans le foutoir et si on a le malheur de s'y arrêter un peu, on n'en sort plus: le foutoir, Gaston y entrepose, entre autres, les meubles et les objets ayant appartenu à ses ancêtres. "Parler un peu du foutoir. L'allégorie par exemple. C'est un bronze qui représente une femme nue qui laisse traîner son écharpe.(...) C'est d'une laideur, mais Gaston veut le garder.(...) Il y a aussi au foutoir un piano où madame Erard sabote la Marche Turque et noie la Truite.(...) En face du piano il y a un canapé mastoc (...) Au-dessus du mastoc il y a une tâche de moisissure sur le mur et un peu au-dessus de la tache le portrait d'Eugénie, impératrice.(...) il y a une misère en cache-pot(...) Gaston a encore une quantité de choses de ses grands-mères qu'heureusement, heureusement, on n'a pas eu la place de mettre dans la maison. (...) Le genre Hermès en bronze, Houdon en plâtre, Carpeaux en pendulettes, toutes les divinités en toc du siècle dernier." (p.90-92) J'abrège la citation, déjà toute tronquée... La pension est un débarras, voire une décharge.